Vers une augmentation des taux de crédit immobilier pour la rentrée 2023 ?

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Vers une augmentation des taux de crédit immobilier pour la rentrée 2023 ?

Selon les données de Vousfinancer, un réseau de courtage immobilier, il est prévu que les taux de crédit immobilier puissent atteindre jusqu'à 5% au début de l'année prochaine. Cette hausse est attribuée à l'augmentation du taux d'usure, révisée mensuellement, ainsi qu'à la récente hausse des taux de la Banque centrale européenne (BCE).

Malgré la période estivale et la baisse d'activité économique qui en découle, le secteur du crédit immobilier continue sa trajectoire ascendante. Cette tendance est influencée par deux facteurs majeurs : la progression régulière du taux d'usure, révisée chaque mois, et l'augmentation récente des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE). Voici une explication plus approfondie de ces éléments et une vision des perspectives à venir.

Quelles sont les raisons derrière la montée des taux de crédit ? Le réseau de courtage immobilier Vousfinancer, présent en France via environ 200 agences, identifie deux facteurs interdépendants à l'origine de cette hausse. Tout d'abord, il y a les taux d'usure qui, depuis le 1er février, connaissent une augmentation constante, atteignant une hausse de 0,24% pour le mois d'août. Ces taux ont franchi le seuil symbolique de 5% pour les prêts d'une durée supérieure à 10 ans. En parallèle, la Banque centrale européenne (BCE) a également relevé ses taux de 0,25%. Ces deux hausses contribueront à la progression continue des taux bancaires dans les semaines à venir, poussant les taux jusqu'à 5%.

Quelle est l'explication derrière la corrélation entre la hausse du taux d'usure et celle des taux de crédit ? Pour les prêts étalés sur 20 ans ou plus, les durées les plus courantes dans un contexte de forte augmentation des taux de crédit, les taux d'usure ont évolué de 5,09% à 5,33% depuis le 1er août. Bien que cette hausse soit moins marquée que celle de juillet, qui avait atteint 0,41%, elle n'en demeure pas moins significative. Pour la première fois depuis 2012, les taux d'usure dépassent les 5%, sur toutes les durées de prêt supérieur à 10 ans.

Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer, analyse cette situation en indiquant que cette hausse d'environ un quart de point reste notable et devrait perdurer au cours des mois à venir. Cette hausse est due à la révision mensuelle des taux d'usure et aux barèmes qui sont de plus en plus fréquemment compris entre 4% et 4,9% pour toutes les durées de prêt. Cette évolution témoigne de l'ampleur rapide de la hausse des taux de crédit ces dernières semaines, et selon elle, cette hausse n'est pas encore terminée.

De fait, les banques augmentent également leurs propres taux de crédit de mois en mois. Actuellement, avant même de prendre en compte les barèmes du mois d'août qui devraient, dans ce contexte, afficher des augmentations supplémentaires, les moyens se situent à 3,75% pour une durée de 15 ans, 3,90% pour 20 ans et 4,2% pour 25 ans. Toutefois, il est courant de voir des taux dépasser régulièrement les 4% pour des prêts sur 20 ans ou plus.

Quelles sont les répercussions de la hausse des taux de la BCE sur les banques ? Comme en mai et en juin, la Banque centrale européenne a annoncé fin juillet une nouvelle augmentation de ses taux, cette fois-ci de 0,25%. Cette augmentation marque la huitième hausse consécutive. La BCE poursuit ainsi sa politique de resserrement monétaire malgré un contexte d'inflation relativement stable. Cependant, la demande de crédits de la part des entreprises et des ménages est actuellement à son niveau le plus bas.

Cela signifie que les banques, qui empruntent elles-mêmes des fonds auprès de la BCE pour ensuite les prêter aux entreprises et aux particuliers, doivent désormais se faire face à un taux de refinancement de 4,25%. Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, souligne que ce taux de refinancement de la BCE est revenu à son niveau de 2008, soit 4,25%, à une époque où les taux de crédit avoisinaient en moyenne 5% pour une durée de 20 ans. Tant que la BCE poursuivra l'augmentation de ses taux directeurs, les banques se retrouveront dans une situation compliquée pour rendre rentables les crédits qu'elles accordent, ce qui pourrait entraîner une nouvelle augmentation des taux de crédit.