L’investissement en SCPI est-il encore intéressant ?

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L’investissement en SCPI est-il encore intéressant ?

En dépit de la crise actuelle, les SCPI (Sociétés Civiles de Placements Immobiliers) ont bien résisté en 2020, ce qui ne va pas forcément être le cas cette année. Explications.

Les gestionnaires ont-ils réussi à limiter les conséquences de la crise ?

Dès mars 2020, au début de la crise sanitaire, les sociétés de gestion ont été obligées, dans un premier temps de rassurer les détenteurs de parts, puis d’accompagner au mieux les locataires les plus affectés par la crise (fermetures administratives). Ainsi les sociétés de gestion ont mis en place différents dispositifs pour aider ses locataires : reports de loyers, abandons de loyers contre prorogation du bail ou break option.

Ces stratégies se sont avérées efficaces, en effet le recouvrement des loyers des SCPI était de 93% en 2020 (d’après une étude du courtier Primaliance). Malgré cet excellent résultat, il existe des disparités. En effet, le taux de recouvrement des SCPI de bureaux est de 95%, alors que pour les SCPI de commerces il est de 88%. En cause, la baisse de consommation des Français, les confinements ainsi que la fermeture de boutiques.

La crise a-t-elle touché toutes les SCPI de la même façon ?

Les disparités entre les différentes catégories de SCPI ne se résument pas seulement aux taux de recouvrement des loyers. En effet, d’après l’association française des sociétés de placement immobilier (ASPIM) les SCPI ont versé en moyenne 4.18% de rendement en 2020, dans le détail celles de bureaux 4.04%, les spécialisées 4.41%, les diversifiées 4.82% et seulement 3.67% pour les SCPI de commerces.

On peut retrouvées ses disparités dans l’évolution de la collecte, en effet entre 2019 et 2020 elle a baissé d’environ 29.5%. Dans le détail, elle est de 55.9% pour les SCPI de commerces et de 32.7% pour les SCPI de bureaux. Rare catégorie de SCPI à avoir vu sa collecte augmentée : les SCPI investies dans l’immobilier résidentiel qui ont dégagé près de 36% en plus. Les investisseurs percevant les logements comme valeur refuge par excellence.

Quelles sont les perspectives pour 2021 ?

Les perspectives pour cette année sont assez rassurantes. En effet les SCPI débutent l’année avec une pactole financier qui va permettre aux SCI de saisir les opportunités immobilières dégagées par la crise. La collecte nette a été de 6.03 milliards d’euros en 2020. Ce chiffre représente la troisièmem meilleure collecte de l’histoire de SCPI, la première place étant le niveau record de 2019 (6.03 milliards). Les porteurs de parts ont de plus garder confiance et n’ont pas céder à la panique en se délestant de cet actif. La valeur des parts échangées sur le marché secondaire représentait 1.25 milliard d’euros en 2020, soit 1.76 % de la capitalisation (1.53% en 2019), toujours selon l’Aspim.

D’après les professionnels, le rendement moyen devrait s’établir autour de 4% en 2021. Cette baisse serait liée à l’évolution prévue moins favorable de l’indice des loyers des activités tertiaires ainsi que l’indice de loyers commerciaux qui permettent d’indexer les loyers.

Pour finir, la baisse des valeurs des parts de SCPI n’a pas l’air de se profiler. Les SCPI détiennent en effet un patrimoine de qualité, et malgré certains actifs qui verront leur valeur locative baisser, cela n’aura pas d’impact sur la valeur des parts. Cette stabilité est inhérente au mode de fixation de la valeur de la part, établie en fonction de la valeur réelle du patrimoine, à l’intérieur d’une fourchette allant de - 10 à + 10 % de celle-ci. Or, on considère qu’aujourd’hui les parts des SCPI sont, en moyenne, décotées de 5 à 7 % par rapport à leur valeur de reconstitution. Aussi, si la valeur de reconstitution venait à diminuer, cela n’aurait pas d’impact sur le prix des parts.

 

source : Le Figaro Eco