En 2021, retour des ménages exclus du crédit ?

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En 2021, retour des ménages exclus du crédit ?

En comparaison avec le début de l’année dernière, les ménages ont la possibilité d’augmenter considérablement leur capacité d’emprunt, en grande partie grâce au desserrement de l’accès au crédit, et aux taux qui demeurent historiquement bas.

 

Les futurs acquéreurs immobiliers ont, en ce début d’année, ré envisager leur projet immobilier, souvent mis à l’arrêt en 2020. En effet, les bonnes nouvelles autour du crédit s’accumule. Les conditions d’octroi ont été assouplies et les taux d’emprunt n’ont jamais été aussi bas depuis 1 an et demi.

 

Le taux d’endettement maximal qui, s’il dépassait 33%, représentait un motif de non-octroi du crédit a été augmenté de 2 points (passant ainsi à 35%) par le HCSF. « Avec les baisses de taux depuis la rentrée 2020 et la remontée des taux d’usure, l’assouplissement des conditions d’octroi permet à un futur acheteur d’emprunter près de 10% de plus qu’il y a un an », précise Sandrine Allonier de Vousfinancer.

 

Selon Vousfinancer, c’est le cas par exemple d’un célibataire disposant de 15% d’apport, et gagnant 39 600 € annuel (3 300 € / mois). L’année dernière, sa capacité d’emprunt était de 266 000 € environ (sur 25 ans à 1,7%). A l’heure actuelle, il pourrait emprunter environ 10 % de plus (26 000 €). Cette hausse est due uniquement à la baisse des taux de crédit immobilier de 1,7 % à 1,4% en un an, et la hausse du taux d’endettement maximal n’est pas prise en compte dans ce calcul.

 

Pour un ménage de deux personnes percevant 5 800 euros par mois et disposant d’un apport de 20%, la capacité d’emprunt de l’année dernière (484 244 €) a augmenté de plus de 7% passant ainsi à 519 703 euros.

 

On estime à 140 000 le nombre de ménages exclues du crédit en 2020. « Ces recommandations - qui seront des obligations en juillet prochain - sont une bonne nouvelle mais cela ne signifie pas que l’ensemble des emprunteurs exclus du marché en 2020 sera de retour cette année, à commencer par les profils sans apport », ajoute le président de Pretto, fintech du crédit immobilier, Pierre Chapon, qui estime la hausse de l’apport moyen français à + 23% entre 2019 et 2020.

 

Michel Mouillart, économiste, prévoit quant à lui que «la hausse du taux d’endettement aura un effet marginal sur le nombre d’emprunteurs solvables ». Car la part de primo-accédants qui transgressent la règle des 33% du taux d’endettement, oscille entre 22% et 26%, alors que jusqu’à maintenant seul 15% étaient admis. Malgré l’augmentation de cette proportion à 20% par les autorités financières, le compte n’y serait pas. « Pour rentrer dans les clous, les banques vont devoir réduire leur production de crédit et ce sont les primo-accédants, qui auraient dû bénéficier du desserrement du crédit, qui vont en pâtir », explique Michel Mouillart.

 

Quelles seraient les conséquences ? l’économiste, Michel Mouillart prévoit qu’environ 50 000 ménages seront exclus du marché du crédit immobilier cette année, dans le cas où la France subirait un troisième confinement et donc une envolée du chômage. Ce chiffre s’ajoute au 140 000 qui, en 2020 ont subi la crise sanitaire et le resserrement du crédit mis en place fin 2019.

 

 

 

Source : Le Figaro Immo