La FNAIM inquiète de la chute de l'offre de logements anciens

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Le marché de l'immobilier est particulièrement actif et sain depuis plusieurs mois, mais ce n'est pas pour autant que la situation va durer. Afin d'en être sûr, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) a sondé le mois dernier pas moins de 700 agents immobiliers adhérents afin qu’ils donnent leur perception du marché.
 
Dans ce premier baromètre trimestriel Fnaim/Le Figaro, les professionnels ne prévoient pas, sur les prochains mois, de ralentissement des tendances observées récemment. Ils sont notamment 51% à estimer que la demande de logements va rester orientée à la hausse (en forte hausse pour 36% des sondés, hausse modérée pour 15%). D'ailleurs, ils sont 62% à entrevoir cette hausse dans les dix premières villes de France.
 
Le problème, c’est qu’en face de cet appétit grandissant pour la pierre, l’offre fait plutôt grise mine. Les mêmes professionnels sont cette fois 60% à constater une baisse de l’offre, et même 69% dans les dix plus grandes villes. «Il faut que ces deux curseurs ne s’éloignent pas trop l’un de l’autre, rappelle Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim. La particularité du marché de l’immobilier ancien, c’est que l’ajustement de l’offre à la demande ne peut pas se faire par une production supplémentaire.» Alors que le choc d’offre promis par le gouvernement dans le neuf se fait toujours attendre, il ne faudrait pas que le nombre de vendeurs dans l’ancien continue de descendre.
 
Peu de marge pour une flambée des prix
 
Résultat de cette demande non satisfaite, le marché immobilier reste sous tension. Effectivement, il n’y a sans doute plus beaucoup de marge pour une augmentation des prix, mais 41% des sondés s’attendent encore à une augmentation modérée et 3% à une forte hausse. «Cette hausse doit rester modérée, précise Jean-Marc Torrollion, pour que l’acquisition reste accessible à la plupart des catégories socioprofessionnelles.» Les professionnels anticipent d’ailleurs un certain allongement des délais de vente, le temps de ramener le vendeur vers le juste prix.
 
Lors de leur congrès, les agents immobiliers de la Fnaim devraient notamment tenter de dissiper les craintes quant à une éventuelle bulle immobilière. Ils profiteront aussi de la présence du ministre du Logement, Julien Denormandie, pour réclamer, une fois de plus, une plus grande stabilité du cadre fiscal de leur secteur et des perspectives de long terme pour la politique du logement. Ce sera aussi l’opportunité de faire le point sur la création d’un logo, finalement d'un signe distinctif de la profession. Un emblème qui permettrait, selon eux, de distinguer les véritables agents immobiliers des intermédiaires immobiliers en tout genre qui se développent, notamment sur Internet.